Cet article traite de l'histoire du territoire de la République de Guinée dont les frontières géographiques actuelles ont été tracées par les puissances coloniales à la fin du XIXe siècle et au XXe siècle. Auparavant l'histoire de ce territoire fut marqué par l'essor, le rayonnement et le déclin de royaumes et de grands empires successifs.

Les Européens arrivent sur les côtes et pratiquent le commerce des esclaves mais aussi de l´ivoire et des épices (huile de palme, malaguette).(Joao Pires). Les Européens utiliseront des relais africains pour capturer des esclaves à l´intérieur des terres. Les Africains ne connaissant pas la monnaie, échangent leurs captifs contre toute sorte d'objets utilisés pour faire du troc. La concurrence entre négriers européens est parfois sévère et déclenche des batailles navales.

  • du XVIe au XVIIIe siècle : arrivée des Peuls et des Mandingues apportant l'islam. De nombreux empires et royaumes, encore très présents dans la mémoire collective, se succèdent dans la région. Les classes gouvernantes mandingues se convertirent très tôt à l'islam. L'expansion de la religion musulmane dans toute la Guinée fut cependant due au prosélytisme du clan des Torobde, des pasteurs peuls installés dans le Fouta-Djalon. Ils instaurèrent un État théocratique sur les hauteurs du plateau au début du XVIIIe siècle.
  • Milieu du XIXe siècle : la plupart de la population est islamisée, à l'exception des habitants du royaume Mossi, qui résistent et conservent leurs croyances traditionnelles.
  • Dans les années 1880 : le Mandingue Samory Touré, équipé d'armes modernes et à la tête d'une armée efficacement organisée, prend le contrôle de l'intérieur du pays. Il est l'un des derniers héros de l'histoire pré-coloniale du pays.

Résistances et conquête coloniale

  • Seconde moitié du XIXe siècle : la France, employant alternativement la force et la diplomatie, s'empare non sans difficulté de la plus grande partie de l'ouest du Soudan (actuel Mali). Elle prend Tombouctou, pousse jusqu'au lac Tchad et occupe la côte guinéenne. La Guinée actuelle vidée par la traite atlantique est alors quasiment dépeuplée. Cependant le climat tropical va repousser de nombreux Français à s'installer. à cause des maladies qui les déciment
  • 1891 : La Guinée est proclamée colonie française, indépendamment du Sénégal, auquel elle était précédemment rattachée. Cependant, cette conquête ne s'opère pas sans résistance. Samory Touré, relayé ensuite par les peuples de la forêt, mène une guerre organisée contre l'occupation française sur la côte et dans les massifs montagneux du Sud-Est.
  • 1898 : Samory Touré est vaincu.
  • 1899 : les régions du haut Niger sont annexées au territoire.
  • 1904 : la Guinée devient une partie intégrante de l'Afrique-Occidentale française (AOF), administrée par un gouvernorat général. Les industriels français y développent plantations de café, de banane et d´huile de palme ainsi que l´activité minière (bauxite) grâce aux travailleurs forcés.

La Guinée sous la colonisation française

La France impose un système d'administration coloniale identique à celui appliqué dans les autres territoires africains de son empire colonial. Sous l'autorité d'un gouverneur général, le pays est divisé en vingt-neuf cercles, eux-mêmes dirigés par un commandant de cercle. Les chefferies traditionnelles sont souvent transformées et leurs systèmes de transmissions bouleversés. Elles constituent progressivement un instrument efficace de la domination coloniale française. Ce système joue un rôle important dans l'unification d'un pays artificiellement créé par les puissances coloniales au cours des conquêtes.

L'exploitation des ressources s'oriente vers la satisfaction des besoins de la métropole. Au détriment des cultures vivrières, les cultures d'exportation, monopolisées par des sociétés françaises, se multiplient. La monnaie et l'impôt se généralisent également durant cette période.

Cependant, une conscience politique anticoloniale se développe peu à peu, pour s'affirmer après la Seconde Guerre mondiale. En effet, Conakry devenant un port important, beaucoup de Guinéens y sont employés. Ils ont alors la possibilité de former leurs propres syndicats, d'où émergent des mouvements contestataires. À la tête de la puissante Union générale des travailleurs d'Afrique noire (UGTAN), Ahmed Sékou Touré, arrière-petit-fils de Samory Touré, mène une action pour obtenir davantage de représentants africains dans le gouvernement local. La constitution française d'octobre 1946, plus libérale à l'égard des pays colonisés, permet la création de partis politiques, dont Sékou Touré devient la personnalité la plus importante. Lors du référendum de septembre 1958, la Guinée est le seul pays de l'Afrique francophone à rejeter la proposition du général de Gaulle concernant l'intégration des colonies de l'A.O.F. au sein d'une Communauté française. Sékou Touré insulte le général de Gaulle, qui répond : «  et bien qu'il se débrouille tout seul à maintenir l'évolution moderne du pays dans l'avenir », ce qui entraîne une rupture immédiate des relations politiques et économiques avec la France.

Le 2 octobre 1958, la Guinée accède à l'indépendance. Sékou Touré, alors très populaire dans son pays comme dans tous les pays d'Afrique, en devient le président. Il prône alors le panafricanisme, « La décolonisation intégrale de toutes les structures du pays » et la mise en place d'une « société socialiste ». En fait, le régime se transforme en dictature

Source : wikipedia